Toma Barbu Socolescu

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Toma Gheorghe Barbu Socolescu
Image illustrative de l'article Toma Barbu Socolescu
Toma Barbu Socolescu, vers 1930
Présentation
Autres noms Barbu Socolescu
Naissance
Ploiești, Roumanie
Décès (à 68 ans)
Bucarest, Roumanie
Nationalité Drapeau de la Roumanie roumaine
Mouvement Fonctionnalisme
Activités architecture, architecture industrielle, enseignement universitaire.
Diplôme Architecte diplômé de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris
Œuvre
Réalisations Nombreux bâtiments industriels dont l'usine Pesi-Cola d'Ovidiu
Distinctions Prix Paul Delaon 1938 - 1re mention; Prix de la Commission d'État de l'Architecture et des Constructions pour une fabrique de conserves à Ovidiu 1964
Entourage familial
Père Toma T. Socolescu
Mère Florica T. Socolescu, née Tanescu
Famille Ion N. Socolescu (grand-oncle); Toma N. Socolescu (grand-père)

Toma Gheorghe Barbu Socolescu (né le à Ploiești, Roumanie et mort le à Bucarest, Roumanie) est un architecte roumain, fils de Toma T. Socolescu et petit-fils de Toma N. Socolescu.

Fonctionnaliste malgré lui, il devra épouser les directives de la Roumanie communiste.

Biographie[modifier | modifier le code]

Dessin de Toma Barbu Socolescu (fontaines) - 1re mention au Prix Delaon en 1938.
Dessin de Toma Barbu Socolescu (fontaines) - 1re mention au Prix Delaon en 1938.

Diplômé d'architecture de l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 1939[1], il obtient quatre médailles dont trois pour des projets, et une pour un dessin ornemental[e 1]. Toma Barbu Socolescu travaille parallèlement pendant ses études sur l'architecture intérieure du paquebot transatlantique Normandie en 1936[e 1]. Tout d'abord assistant universitaire à l'Institut d'architecture Ion Mincu (Bucarest) de 1939 à 1951[1], il réalise sa carrière dans l'architecture industrielle et des grands bâtiments civils.

De 1942 à 1945, il est architecte concepteur à la CAM (Caisse Autonome des Monopoles du Royaume de Roumanie), fonction qu'il assumera ensuite de 1949 à 1951 à l'IPC (Institut de Conception et de construction). Il devient architecte concepteur en chef à l'Institut de la conception pour les constructions industrielles (IPCI) jusqu'en 1952. De 1958 à 1960, il est architecte concepteur en chef à l'Institut de la conception pour les raffineries pétrolières Institutul de Proiectari pentru Instalatii Petroliere (en:IPIP SA). De 1960 à 1967, il exerce en tant qu'architecte conseiller à l'Institut de la conception pour les industries alimentaires et des Sociétés coopératives de consommateurs.

Il termine sa carrière comme Professeur à l'École Technique d'Architecture et de Construction des Villes (Școala Tehnică de Arhitectură și Construcția Orașelor)[2], à Bucarest, de 1967 à 1969[3].

Barbu Socolescu réalise de nombreuses constructions civiles et industrielles, parmi lesquelles une grande usine de conserve près de Constanța, de 1959 à 1965, site qui hébergera plus tard la première usine Pepsi-Cola du pays[e 2].

Peintre, il expose ses aquarelles lors d'une exposition organisée par l'Union des Architectes de la République socialiste de Roumanie en 1954 à Bucarest[3],[e 2].

Toma Barbu fait une carrière plus modeste que ses capacités ne le laissait présager, subissant les persécutions politiques dont sa famille sera victime. La police politique roumaine le surveille pendant une bonne partie de sa carrière, comme elle le fit pour son père. Il est poursuivi pour manifestations hostiles à l'égard de l’État[e 1].

Concours[modifier | modifier le code]

Dessin de Toma Barbu Socolescu (jardins) - 1re mention au Prix Delaon en 1938.
Dessin de Toma Barbu Socolescu (jardins) - 1re mention au Prix Delaon en 1938.
  1. 1937: Premier prix pour le concours d'esquisse d'un projet de casino pour la rafinerie Astra Română, à Ploiești, co-réalisé avec son père Toma T. Socolescu - Ploiești.
  2. : 1re mention au concours Paul Delaon - Paris.
  3. 1964: Prix de la Commission d'État de l'Architecture et des Constructions pour une fabrique de conserves de légumes à Ovidiu[4],[e 2].

Affiliations[modifier | modifier le code]

Il sera membre de plusieurs groupements d'architectes :

  • Association des élèves et anciens élèves de l'École nationale et supérieure des Beaux-arts ou Grande Masse de l'École des Beaux-arts en 1932.
  • Société des architectes diplômés par le gouvernement français à partir de 1939.
  • Société des architectes certifiés Corporation des architectes roumains en 1939.
  • Société des architectes roumains de 1939 à 1946.
  • Union des architectes de la République socialiste de Roumanie à partir de 1953.

Généalogie[modifier | modifier le code]

La famille Socol de Berivoiul-Mare (ro), anciennement partie du territoire de Făgăraș ou Pays de Făgăraș est une branche de la famille Socol de Munténie (Muntenia), qui a ses racines dans le județ de Dâmbovița. Un 'Socol', grand boyard et gendre de Michel Ier le Brave (1557-1601), avait deux fondations religieuses dans le județ de Dâmbovița, encore existantes, celles de Cornești et Răzvadu de Sus (ro). Il fit construire leurs églises (ainsi qu'une autre église dans la banlieue de Târgoviște). Ce boyard fut marié à Marula, fille de Tudora din Popești, sœur du Prince Antonie-Vodă. Marula fut reconnue par Mihai Viteazul comme sa fille illégitime, issue d'une liaison extra-maritale avec Tudora. Marula est enterrée dans l'église de Răzvadu de Sus, où, sur une dalle de pierre[5] richement sculptée, son nom peut être lu.

Nicolae Iorga, le grand historien roumain et ami de Toma T. Socolescu, a trouvé des ancêtres Socol parmi les fondateurs de la Ville de Făgăraș au XIIe siècle[b 1]. Vers 1846, cinq frères Socol viennent en Munténie, depuis Berivoiul-Mare[b 2], dans le territoire de Făgăraș.

« Cinq frères ont traversé les montagnes, tous bâtisseurs, venant de la région de Făgăraș, un village au pied des montagnes, Berivoiul mare, où aujourd'hui encore le nom de Socol est répandu, et où l'on dit qu'un de leurs ancêtres serait venu de Munténie, à savoir de la région de Târgoviste, qui est le foyer de la famille Socol, étant jusqu'à aujourd'hui, près de Târgovişte, Valea lui Socol, ainsi que leurs deux églises fondatrices, à Răzvadul de Sus et à Cornești[a 1],[c 1]. »

L'un de ces cinq frères est le maître architecte Nicolae Gh. Socol (?? - décédé en 1872). Il s'installa à Ploiești vers 1840-1845 et se nomma Socolescu. Marié avec Iona Săndulescu, issue de la banlieue Sfantu Spiridon, il eut une fille (décédée en bas âge) et quatre garçons[a 2],[c 2], d'entre lesquels deux grands architectes : Toma N. Socolescu, ainsi que Ion N. Socolescu (ro). La lignée des architectes se prolonge avec Toma T. Socolescu, fils de Toma N. Socolescu, ainsi que son fils Barbu Socolescu.

l'historien, cartographe et géographe Dimitrie Papazoglu (ro) évoque, en 1891[e 3], la présence de boyards roumains du premier degré à Bucarest, descendants de Socol de Dâmbovița. Enfin Constantin Stan fait également référence, en 1928, à l'origine précise de Nicolae Gheorghe Socol :

« Au pied des Carpates, sur la rive droite du ruisseau du même nom, se trouve la commune de Berivoii-mari, l'un des plus anciens villages du foyer d'Olt. Les habitants sont composés de serfs et d'anciens boyards, et les familles de boyards roumains étaient : Socol, Boyer, Sinea et Răduleț, soldats ayant le privilège de garde-frontière. La famille G. Streza Socol a donné naissance à Nicolae Socol, un architecte diplômé de Vienne, qui a mis pied à terre dans la ville de Ploeşti, avec plusieurs de ses descendants vers le milieu du siècle dernier. Ioan N. Socolescu, architecte de Bucarest et Toma Socolescu[6], architecte de Ploeşti[e 4]. »

Réalisation architecturales[modifier | modifier le code]

  • Décoration intérieures du paquebot Normandie en 1936, sous la direction du professeur d'architecture Roger-Henri Expert.
Intérieur du paquebot Normandie, 1935
  • Villa du Dr Gheorghiu à Breaza, județ de Prahova en 1940.
  • Immeuble de logement des employés de la mine de sel de Slănic (Salina Slănic), județ de Prahova en 1942.
  • Ensemble social et cantine de la commune de Ghimpați, județ de Giurgiu, en 1942.
  • Halle de fabrication et de dépôt de fermentation des tabacs de la Caisse Autonome des Monopoles du Royaume de Roumanie, à Râmnicu Sărat et à Târgu Jiu, en 1943.
  • Dépôt de sel à Ocna Mureș, județ d'Alba, en 1943.
  • Locaux administratifs, logements de fonction et dépôts de la Caisse Autonome des Monopoles du Royaume de Roumanie à Fălticeni, județ de Suceava, en 1943.
  • Fabrique d'huile à Craiova, en tant que collaborateur externe au Ministère de l’Économie Communale et de l'Industrie Locale, 1949.
  • Fabrique de ciment Bicaz, 1951.
  • Divers ouvrages pour les cimenteries Medgidia et Fieni : atelier mécanique, réservoir de pâte de ciment, cantine, pavillon administratif, 1951.
  • Un abattoir à Ploiești, en 1958.
  • De nombreuses autres constructions industrielles jusqu'en 1966, dont la grande fabrique de conserves de légumes Ovidiu (devenue Munca Ovidiu) à Ovidiu près de Constanța en 1962[d 1]. Le projet s'étale en réalité entre 1955 et 1966. L'usine s'aggrandit en effet, à partir de 1966, pour accueillir une chaine d'embouteillage Pepsi-Cola[7],[d 2], l'une des deux seules unités de production du pays, l'autre étant située à Bucarest. La manufacture fit faillite en 2005 et fut liquidée[8]. Toute l'usine a été vidée de ses machines-outils, seuls restent encore bien reconnaissables (en ) le bâtiment et ses structures métalliques, malgré des agrandissemenst et modifications. Elle est située dans un carré délimité par la strada Tulcea et la strada Intrarea petrolului.

Projets d'architecture conçus mais non exécutés[modifier | modifier le code]

Esquisse d'un projet de casino pour la rafinerie Astra Romana, Ploiești, Roumanie, 1937
Esquisse d'un projet de casino pour la rafinerie Astra Romana par Toma T. & Toma Barbu Socolescu, Ploiești, Roumanie, 1937

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (ro) Gabriela Petrescu, architecte à Bucarest, ARHITECȚII SOCOLESCU 1840-1940, Studiu monografic[9], Editura Simetria, Bucarest, 2024, 1 vol., 232 pages, (ISBN 978-973-1872-55-1), un livre dédié aux architectes Socolescu.
  • (ro) Revista Arhitectura, revue publiée par la Société des Architectes de Roumanie de 1906 à 1944. La plupart des numéros sont disponibles à la Bibliothèque Centrale Universitaire Carol I.
  • (en) International Who's who in Art and Antiques - Second Edition, Ernest Kay (Directeur Editorial), Great Britain, Melrose Press Ltd, 1976, 525 p. (ISBN 0-900332-37-9)

Autres sources[modifier | modifier le code]

Articles connexes et liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  • (a) (ro) Toma T. Socolescu, Arhitectura în Ploești, studiu istoric[10], Editura : Cartea Românească, Bucarest, Préfacé par Nicolae Iorga, 1938, 111 pages, référence : 16725.
  1. Traduction du roumain d'un passage de la page 37.
  2. pages 105-106.
  • (b) (ro) Toma T. Socolescu, Amintiri[11], Editura Caligraf Design, Bucarest, 2004, 1 vol., 237 pages, (ISBN 973-86771-0-6).
  1. note 8 - page 15.
  2. page 14 - Toma T. Socolescu écrit vers 1950 :
    « Mon grand-père, Nicolae G. Socolescu, également architecte, ayant fait ses études à Vienne, était un descendant d'une famille qui, par un ancêtre lointain, avait été anobli, en 1655, par le prince G. Rakoczy. Le document original écrit en peau de veau, en latin, avec des lettres d'or et l'emblème de la famille en couleurs, lacé et portant le sceau princier en cire rouge, est en la possession du major S. Socol, ancien maire de la ville de Făgăraş, où il vit.
    N. G. Socolescu (Socol, en Ardeal) est venu en Munténie de la commune de Berivoiu Mare, située au pied des montagnes dans la région de Făgăraș, et s'est installé à Ploieşti, avec ses cinq autres frères, - au moment de la révolution, vers 1846, - à savoir dans le faubourg de Sf. Spiridon. Pendant mon enfance et jusqu'à plus tard, existait sa maison à Culea Căleni, une maison avec un rez-de-chaussée, de forme générale carrée, en retrait de la rue et entourée d'un jardin. Il a épousé Ioana, née Săndulescu, du même faubourg, et son nom apparaît parmi les fondateurs dans les registres paroissiaux ; et comme il était d'usage à cette époque, je pense qu'il y fut aussi enterré, - bien que les recherches que j'ai faites soient restées infructueuses, - en 1872. »
    (Traduction française).
  • (c) (ro) Mihail Sevastos (ro), Monografia orașului Ploești[12], Editura : Cartea Românească, Bucarest, 1938, 905 pages.
  1. Traduction du roumain d'un passage de la page 177.
  2. pages 214-215.
  • (d) (ro) SOCIÉTÉ DES ARCHITECTES ROUMAINS (SAR), revue d'architecture Arhitectura, publiée de 1906 à 1944.
  1. Revue Arhitectura RPR, Arh Barbu Socolescu, Fabrica de conserve Ovidiu din Constanta, 1964, année XII, Nr2, pages 5-7.
  2. Nécrologie de l'architecte parue en 1977, page 8.
  • (e) (ro) Gabriela Petrescu, architecte à Bucarest, ARHITECȚII SOCOLESCU 1840-1940, Studiu monografic[9], Editura Simetria, Bucarest, 2024, 1 vol., 232 pages, (ISBN 978-973-1872-55-1).
  1. a b et c page 192.
  2. a b et c page 193.
  3. Dimitrie Papazoglu, Istoria fondărei oraşului Bucureşti, Bucureşti, Curtea Veche, 2005, p. 59 - page 17.
  4. Traduction du roumain d'un passage de la page 17 - Constantin Stan, Şcoala poporană din Făgăraş şi depe Târnave,Volumul.I, Făgăraşul. Sibiu, Tiparul institutului de arte Grafice „Dacia Traiană”, 1928, p. 151.


  • Autres notes et références :
  1. a et b Biographie de l'architecte disponible sur le site AGORHA (Plateforme de données de la recherche de l'Institut national d'histoire de l'art), Marie-Laure Crosnier Leconte - Socolescu, Toma Barbu.
  2. Le lycée changera plusieurs fois de nom jusqu'en 2001 pour porter le nom de son grand-oncle Ion N. Socolescu : ro:Colegiul Tehnic de Arhitectură și Lucrări Publice Ioan N. Socolescu.
  3. a et b International Who's who in Art and Antiques - Second Edition, Ernest Kay (Directeur Editorial), Great Britain, Melrose Press Ltd, 1976, 525 p. (ISBN 0-900332-37-9) - page 358.
  4. (ro) Revue Arhitectura RPR, 1964, année XII, numéro 2, pages 5-7.
  5. (ro) Inscription de la croix située sur la pierre tombale de Răzvadu de Sus : « S'est éteinte la servante de Dieu Marula, Dame Intendante de Messire Socol, ancien Grand Intendant, fille de feu le Prince Mihai et de Dame Tudora, en l'an 1647, sous le règne du Prince Ion Matei Basarab, au mois de décembre, le 17e jour, vers la dixième heure de la nuit, calendrier solaire de la 21e année. », traduit en français d'après la version roumaine faite par G.D. Florescu en 1944 à partir de la version originale en slavon : « A răposat roaba lui Dumnezeu Marula clucereasa jupanului Socol fost mare clucer, fiică a răposatului Io Mihai Voevod și a jupînesei Tudora la anul 1647 în zilele lui Ion Matei Basarab voevod în luna decembrie 17 zile spre al zecilea ceas din noapte crugul solar temelia 21. »
    (ro) FLORESCU, G.D., "Un sfetnic al lui Matei Basarab, ginerele lui Mihai Viteazul", dans Revista istorică română, XI–XII, 1941-1942, pages 88-89.
  6. Toma N. Socolescu
  7. (ro) Cum a ajuns Pepsi pe piața românească în anii ’60. Băutura capitalistă se dădea la schimb cu vin, vodcă sau nave (Comment Pepsi est arrivé sur le marché roumain dans les années 1960. La boisson capitaliste était échangée contre du vin, de la vodka ou des bateaux), Marianu Iancu, journal roumain Adevarul du 10/06/2023 - Cum a ajuns Pepsi pe piața românească în anii ’60. Băutura capitalistă se dădea la schimb cu vin, vodcă sau navede.

  8. - (ro) Article du journal roumain Romania Libera du 24/06/2005.
    - (ro) Article du journal roumain Romania Libera du 28/10/2005.
    - (ro) Article du journal roumain Ziua de Constanța du 18/11/2005.
  9. a et b Traduction : 'Les architectes Socolescu 1840-1940, Étude monographique'.
  10. Traduction : 'l'Architecture à Ploiești, étude historique'.
  11. Traduction : 'Mémoires'.
  12. Traduction : 'Monographie de la ville de Ploiești'